jeudi 18 juin 2009

2009-2020 ... petite histoire d'Aurélie et ses 5 monnaies




En 2009 et 2010:
usdollar07.jpgLa crise n’est pas encore appelée « La Grande Crise ». Aurélie, 49 ans, vit à Saint-Etienne elle vient d’être mise à la porte de l’entreprise dans laquelle elle était en charge du service import/export. L’entreprise industrielle fera faillite en 2010.
Reclassement, chômage, aides diverses… rien n’y fait Aurélie ne retrouve pas d’emploi salarié. Difficile de vivre et même survivre dans un monde ou l’Euro est de plus en plus rare et difficile à gagner et ou tout est conçu pour consommer et dépenser facilement… Pourtant Aurélie est riche de son temps, de son énergie, des compétences accumulées, de son réseau relationnel, de sa culture…

Pour pallier à l’effondrement du système bancaire mondial et à la faillite de nombreux états (Islande, UK, USA, Espagne…) des monnaies jusqu’alors embryonnaires ont commencé à proliférer de part le monde. Le monopole de la création monétaire, qui relevait du système bancaire jusqu’en 2010, est tombé.

De 2011 à 2019:
Les nouvelles monnaies, des millions, portées par des régions, des entreprises, des villages ou des communautés permettent à des richesses de continuer à s’échanger. Les transactions monétaires se font pour la plupart par le biais du téléphone et d’internet. Les systèmes bancaire, monétaire et capitaliste mutent et sont transformés en une multitude de systèmes complexes et instables. A partir de 2015/2016 des modèles d'organisation et de vie plus stables, des valeurs nouvelles émmergent dans différentes régions et au sein de quelques communautés. La pauvreté commence à reculer sensiblement dès 2019.

Aujourd’hui, en 2020:

Aurélie a 60 ans, elle vit près de Lille et a plusieurs activités dont elle tire beaucoup de bonheur et de joies. Celles-ci lui permettent de bien vivre et aussi de contribuer au développement de ses proches, voisins et amis.
Pendant « La Grande Crise » (2008-2018) elle a appris à utiliser, à jongler même, avec 5 monnaies différentes :

==>    La plus ancienne de ces monnaies, l’Euro, elle ne l’utilise que lorsqu’elle voyage. Hormis la très maigre retraite en euros qu’elle perçoit de l’Europe, pour Aurélie l’euro est une monnaie de dépense uniquement. Elle doit souvent convertir des « Chtis » (la monnaie de la région Nord) lorsqu’elle voyage en dehors de la région, en train la plupart du temps.

==>    Les Chtis, c’est sa monnaie régionale, elle en gagne en prenant soin de plusieurs personnes très âgées 4 demi-journées par semaine soit à leur domicile soit dans une maison de vie ouverte sur la ville. (voir aussi ici, et encore )

==>    Le compagnon d’Aurélie, Alex, possède un petit jardin de Noé dont la production dépasse largement leurs besoins. C’est Aurélie qui se charge de la vente des légumes. La monnaie utilisée c’est l’AMAP qui au départ n’était qu’une monnaie transrégionale d’achat et vente de fruits et légumes et qui désormais est très souvent utilisé dans tout le secteur alimentaire. Les boulangers, la plupart des commerçants et certains artisans l’acceptent et ce dans toutes les régions francophones et même dans quelques régions voisines (Grand Londres, pays frontaliers.)

==>    Dans son petit village près de Lille, le conseil municipal a décidé il y a très peu de temps de lancer sa propre monnaie locale, le SOL comme dans beaucoup d’autres villages. Aurélie l’a utilisé au début pour voir. Elle en a gagné en rendant quelques services (garde d’enfants et cours d’anglais), mais le problème c’est qu’elle ne peut les dépenser que dans son village. Elle a plutôt tendance à privilégier les autres monnaies qui sont plus courantes et acceptées.
Pour les monnaies il y a une sorte de concurrence et il y a une prime aux plus anciennes qui ont émergées entre 2010 et 2015 et qui se sont largement répandues tant les besoins en matière d’échange de richesses étaient importants et non satisfaits.

Pour tous ces échanges monétaires Aurélie utilise à 90% son « connecteur » une sorte de téléphone/ordinateur de poche qui sert à la fois à payer et à percevoir. C’est très simple, tout fonctionne par reconnaissance vocale mais certaines personnes (surtout des jeunes) commencent à se faire implanter ce petit appareil qui, entre autre chose, alerte directement le cerveau lorsque certaines limites de crédit ou seuils sont proches d’être atteints ou atteints. Pour Aurélie il n’est pas question de se le faire implanter même si cela pourrait être pratique pour ce qui concerne la vérification de son ton taux de cholestérol. Aurélie ne va jamais à la banque, d’ailleurs celles-ci depuis la Grande Crise sont en voie de disparition…

Enfin il y a l’UNIV et l’AURA qui sont beaucoup plus qu’une monnaie. Au départ il existait une multitude de monnaies dites de réputation ou recommandation, de remerciement ou de bonus qui circulaient sur internet et aussi via le téléphone portable auprès de différents sites et services (Facebook, eBay, Amazon, Air Europe, …) ou à l’initiative de chacun.
Depuis 6 mois des standards « d’interopérabilité » font que tout est converti automatiquement en « UNIV ». Pour augmenter son compte en UNIV c’est simple il suffit de commenter, donner un avis aussi bien sur des produits ou des services (publics ou non) que sur des personnes, des lieux, des idées. Tout est calculé et convertit automatiquement via internet à partir du langage naturel, des écrits (commentaires, votes…) ou des achats que l’on effectue. Les comptes « UNIV » de tout le monde sont visibles par tous. On peut aussi donner des UNIV a qui l’on veut. A partir de ses gains et de ses dons en UNIV est calculé selon un algorithme universel l’AURA de chacun. L’AURA est composée d’une couleur, d’une tendance et d’un historique qui indiquent le niveau de confiance que l’on peut avoir en quelqu’un.

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